samedi 6 juin 2015

Dérives électorales : Et si la Haac se tait

Une partie de la classe politique béninoise
Bon l’an mal an, la date du 26 avril 2015 approchent et les Béninois se préparent à désigner leurs nouveaux députés pour la 7è législature. La campagne électorale bat son plein et les cartes d’électeurs sont en cours de délivrance par les populations sur toute l’étendue du territoire national.  Les partis politiques et alliances de partis politiques redoublent d’ardeur pour convaincre les citoyens à choisir leurs candidats à coups de promesses même les plus vraisemblablement irréalisables. Ainsi on a pu entendre d’un côté: « l’électricité ? C’est Moi ; L’eau ? C’est Moi. Les routes ? C’est Moi. Les microcrédits aux plus pauvres ?c’est encore Moi…Je suis tout seul une institution. Et on n’insulte pas une institution. Car je peux tout écraser… ». De l’autre côté  on promet de voter ou de faire voter des lois qui favorisent le développement du pays. Tout est beau et c’est de la campagne électorale. Là où on ne se comprend plus, c’est quand on franchit le pas dans les injures, les invectives, les dénigrements de tous genres, des menaces à peines voilées et les règlements de compte personnels. Le drame ici, c’est que toutes ces dérivent, surtout celles relatives aux injures se commettent au vue et au su des populations, notamment les enfants et les jeunes que pourtant tous affirment vouloir promouvoir sur tous les plans si on les élit. Quel héritage compte-t-on ainsi laisser au à la jeune génération qu’on rassemble au cours des meetings politiques ? Et quand les élections vont passer, comment pense-t-on reconstruire toutes ces valeurs de dignité, de morale  et d’éthique qu’on foule aujourd’hui sans retenue au pied. Où met-on l’unité nationale ou la cohésion nationale que par ailleurs chacun prétend promouvoir ? Plus grave,  tout cela se vit et se relaie sur les écrans des  télévisions,  sur les antennes des radios diffusions qui sont toutes branchées sur satellite,  sous le regard des conseillers de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication qui ont pourtant pris la décision N° 15 019/Haac du 25 mars 2015 portant règlement de la campagne médiatique pour les élections législatives  du 26 avril 2015 qui  dispose en son article 4, alinéa 1er : « les organes de presse Ussé bien du service public que du secteur privé doivent en cette période électorale s’interdire la diffusion de chansons , jeux, spots, communiqués, proverbes, récits satiriques, caricatures et toutes autres productions qui sont de nature  à mettre en péril la  cohésion nationale, à ternir l’image ou à dénigrer un parti ou alliances de partis politiques, un candidat ou une liste de candidats ». Comment comprendre ce silence sonore qui ne sait plus quoi dire ou faire face à des dérives dont font l’objet  certains leader ou candidats des partis ou alliances de partis politiques même au sommet de l’Etat ? Les associations professionnelles des médias ne doivent – t - elles pas elles aussi rappeler à l’ordre  leurs membres dans ce travail de réarmement moral et d’éducation civique et surtout de responsabilité sociale des journalistes dans ce combat contre les dérives électorales ?  Chacun doit certainement avoir sa part de responsabilité et sa carte d’apaisement à jouer pour que tout se déroulent dans la paix et la tranquillité maintenant, pendant et après les législatives du 26 avril 2015.
 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire